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Le commerce équitable

Giovedì, 1 settembre, 2016
FTT Team
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Magazine Perspektives

Interview : Martin Laupper

Martin Laupper est syndic de la commune de Glaris Nord depuis six ans. Ce politicien libéral-radical (PLR) de 63 ans était auparavant directeur de l’assurance Swiss Life.

 

« Le commerce équitable: une nécessité »

Glaris Nord montre l’exemple : cette commune de l’est de la Suisse est la première « Fair Trade Town » du pays. Un exemple à suivre  en Suisse romande, où certaines villes sont en bonne voie.

Glaris Nord, 17 500 âmes, est la première « Fair Trade Town » du pays – une distinction internationale décernée aux communes qui misent sur le commerce équitable. Vous vous êtes beaucoup investi. D’où vous vient cet engagement?

Nous connaissons aujourd’hui l’évolution de la politique internationale. Et la question se pose à toutes et tous: quel est mon comportement face à l’oppression, la misère, la famine, l’extrémisme et la guerre civile? J’aimerais inverser la vapeur et sortir de l’impuissance – en tant qu’individu, mais aussi comme commune qui se dit : unissons nos
efforts, jouons un rôle actif dans le monde, adoptons une culture de l’équité. Etre équitables avec nos partenaires commerciaux n’est pas qu’une attitude noble, c’est une nécessité éthique.

Vous vous êtes engagé à convaincre magasins, restaurants, entreprises à se convertir au commerce équitable. Y êtes-vous parvenu?

Bien mieux que ce que je pensais. Nous avons rapidement trouvé le nombre de partenaires exigé. Certains proposaient déjà des produits issus du commerce équitable ; quelques-uns ont eux-mêmes créé des produits équitables. Un confiseur vend, par exemple, des gâteaux avec des mangues fair trade. Je suis convaincu que le potentiel est encore grand. Nombreuses sont les personnes à être sensibilisées au sujet, et les clientes et clients sont de plus en plus disposés à payer le prix le plus équitable et non pas simplement le meilleur marché.

Qu’espérez-vous de la distinction reçue?

Nous lançons un signal. Si tout va bien, d’autres communes nous emboîteront le pas. La Suisse est privilégiée à bien des égards. Elle serait bien avisée de se montrer plus responsable dans le domaine du commerce équitable. Nous sommes fiers que notre commune joue un rôle de pionnier, c’est une chance pour nous. Glaris Nord peut se positionner comme une place économique pour des entreprises qui, grâce à une image positive, obtiennent un avantage concurrentiel légitime.


« Fair Trade Town » est une campagne internationale qui promeut le commerce équitable et distingue les communes qui s’engagent dans ce sens. En Suisse, elle a démarré en 2014, avec le soutien d’Action de Carême, Pain pour le prochain et treize autres organisations. 19 autres localités sont candidates.
www.swissfairtrade.ch.

Interview : Pia Seiler

 

3 QUESTIONS À CLAIRE FISCHER

« Lausanne en bonne voie »
Comment une commune devient-elle « Fair Trade Town »? Pour obtenir la distinction, la commune doit marquer son engagement par une décision politique et inciter les acteurs socio-politiques à participer concrètement : des restaurants, des commerces de détail doivent intégrer des produits équitables à leur assortiment ; des institutions
et des entreprises en offrir à leurs usagers.

Y a-t-il des villes romandes?
Lausanne est en bonne voie. Il manque encore six établissements de la restauration, des institutions (écoles, associations) et une vingtaine d’entreprises utilisant régulièrement des produits équitables dans leur salle de pause, pour qu’elle devienne « Fair Trade Town ». Une motion a été votée à Delémont. D’autres communes ont
manifesté un intérêt.

Que pouvons-nous faire?
Réclamer des produits équitables, parler de la démarche autour de soi, contacter sa commune pour qu’elle s’engage à soutenir la campagne. Votre aide est précieuse !

— dt